Bonjour,
Votre inquiétude est compréhensible, mais au vu des éléments que vous décrivez, le risque que le père obtienne la garde exclusive de votre bébé de 1 an apparaît juridiquement limité.
En droit, le juge aux affaires familiales statue toujours en fonction de l'intérêt supérieur de l'enfant, et pour un enfant d'un an, plusieurs critères pèsent très lourdement.
D'abord, l'âge de l'enfant. À 1 an, une résidence alternée est rarement mise en place, sauf accord des deux parents et conditions très favorables (proximité géographique, forte implication des deux parents depuis la naissance). En l'absence d'accord et avec un père peu présent dans la prise en charge quotidienne, la garde alternée est en pratique très peu probable.
Ensuite, la situation de fait. Vous indiquez que vous vous occupez seule de votre fils depuis sa naissance, qu'il ne va pas en mode de garde extérieur et que le père ne prend pas ou peu de nouvelles et ne l'exerce pas. Le juge accorde une grande importance à la stabilité affective et matérielle de l'enfant et à la continuité de la prise en charge.
Concernant la demande de garde exclusive du père, elle devra être justifiée par des éléments sérieux démontrant que l'enfant serait mieux chez lui que chez vous. Le simple fait que la sœur vive actuellement chez le père n'est pas suffisant pour retirer un bébé à sa mère, surtout si cette situation résulte d'un conflit parental et non d'un choix librement consenti et équilibré.
La plainte pour violences intrafamiliales, même si elle n'est pas encore jugée, sera prise en compte par le JAF, au minimum comme un élément de contexte. Elle rend en général le juge plus prudent sur les demandes de garde exclusive formulées par l'auteur présumé des violences.
Le comportement du père vis-à-vis de votre fille est également très défavorable pour lui. Le fait d'empêcher tout contact hors lieu scolaire, de refuser les week-ends, vacances, fêtes, et d'imposer un lieu neutre sans décision judiciaire constitue une entrave au lien parent-enfant. Cela démontre une volonté de contrôle et non de protection.
L'enquête sociale que vous mentionnez est un élément central. Si elle conclut à une instrumentalisation de votre fille et à l'utilisation de l'enfant comme moyen de pression contre vous, ce point est généralement très mal perçu par les juges. Un parent qui instrumentalise un enfant est rarement considéré comme le plus apte à garantir l'intérêt de l'autre.
Dans ce contexte, il est beaucoup plus probable que le juge maintienne votre fils en résidence chez vous, avec éventuellement un droit de visite progressif pour le père, et qu'il recadre très fermement la situation concernant votre fille, en rétablissant un droit de visite et d'hébergement normal, sauf danger avéré.
Enfin, la demande de lieu neutre pour votre fille devra être sérieusement justifiée. En l'absence de danger caractérisé de votre part, ce type de mesure reste exceptionnel et temporaire.
En résumé, au regard de l'âge de votre fils, de votre rôle de parent principal, du désengagement du père, du contexte de violences alléguées et des conclusions de l'enquête sociale, il est peu probable qu'il obtienne la garde exclusive du bébé. Le rapport d'enquête sociale sera effectivement déterminant, et dans le sens que vous indiquez, il joue clairement en votre faveur.
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